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Le patrimoine iranien dans votre assiette : rencontre avec l'ancien étudiant Sepehr Sarlak

Sepehr Sarlak

Sepehr Sarlak est un chef iranien profondément attaché à l’histoire et au patrimoine de la région où il est né, Ispahan. Passionné d’art, il s’est tourné vers le monde culinaire après avoir travaillé comme ingénieur sur des plateformes pétrolières. Il tient aujourd’hui deux restaurants, où il cherche à créer une fusion harmonieuse dans l’assiette en alliant les techniques culinaires françaises et la cuisine traditionnelle iranienne.


Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Sepehr Sarlak, et je suis né en Iran, où ingénierie et médecine sont considérées comme les deux voies royales. C’est pourquoi j’ai d’abord fait des études d’ingénieur en chimie et j’ai commencé mon parcours professionnel en tant qu’ingénieur sur des plateformes pétrolières offshore. Cependant, ma passion inhérente pour l’art, fortement influencée par le riche patrimoine culturel de la province d’Ispahan où je suis né, m’a porté vers une autre voie. 
Inspiré par mon amour de l’art et encouragé par un ami, je me suis reconverti vers le monde culinaire. Pour moi, la cuisine est la quintessence de l’art. Cette reconversion a marqué le début de mon aventure culinaire. J’ai commencé par plonger dans l’apprentissage pour me perfectionner, animé par une passion profonde pour les arts culinaires.


Pourquoi avez-vous décidé d’étudier avec Le Cordon Bleu Paris ?
Après avoir débuté l’aventure dans le restaurant de mon ami, je me suis vite rendu compte que la complexité des arts culinaires m’imposait de suivre une formation complète, des techniques fondamentales aux principes les plus avancés. J’ai donc cherché une institution qui m’offrirait une formation d’une excellence sans pareille. 
Le Cordon Bleu s’imposait alors comme la crème des écoles culinaires reconnues à l’international. Sa réputation et son engagement envers l’excellence en ont fait un choix évident pour moi. De plus, le soutien exceptionnel de l’école tout au long du processus – de la demande de visa, qui a nécessité 5 à 6 mois de démarches minutieuses, à l’accueil des étudiants – prouve son dévouement envers les chefs en herbe comme moi. 


Quel est le meilleur souvenir de votre aventure à l’institut Le Cordon Bleu Paris ?
Ce qui m’a le plus transformé, c’était ce côté Poudlard de la cuisine ; Le Cordon Bleu est un lieu d’innovation, de découverte et de générosité sans limites. L’école m’a fait découvrir des techniques innovantes et des ingrédients qui m’étaient complètement inconnus. J’ai pu élargir mes horizons culinaires au-delà de ce que je n’aurais jamais imaginé. 
Ce que je retiens particulièrement, c’est le soutien indéfectible et la générosité des enseignants et du personnel. Leur accompagnement est allé bien au-delà de la salle de classe, car l’un de mes instructeurs m’a même aidé à décrocher un poste dans un prestigieux restaurant parisien, où j’ai pu entamer ma carrière en tant que chef qualifié. 
Toutes ces expériences uniques ont eu lieu en moins d’un an, ce qui montre à quel point la formation Le Cordon Bleu était intense et révélatrice. Plus qu’un simple souvenir, c’est donc une expérience qui a changé ma vie et qui a façonné mon parcours en cuisine.


Qu’avez-vous fait depuis votre diplôme Le Cordon Bleu Paris ?
Après avoir obtenu mon diplôme Le Cordon Bleu, j’ai commencé ma carrière culinaire dans un restaurant parisien où j’ai approfondi ma pratique sous forte pression, une expérience inestimable. De retour dans mon pays d’origine, j’ai obtenu des postes dans des établissements prestigieux, notamment une pâtisserie à la française réputée et des hôtels-boutiques près de l’ambassade de France à Téhéran. 
Passionné d’innovation, j’ai ouvert mon propre restaurant, L’Atelier de Sepehr Sarlak. Je propose un menu unique, ce qui n’est pas courant en Iran. J’ai fait infuser les techniques innovantes apprises à Paris avec des ingrédients locaux iraniens, et les plats qui en sont nés célébrent à la fois la tradition et l’innovation. 
J’ai ensuite profité d’un incident qui a provoqué un changement en Iran pour faire grandir mon entreprise. J’ai ouvert mon deuxième restaurant, beaucoup plus grand que L’Atelier de Sepehr Sarlak. Je peux ainsi porter mon engagement pour l’excellence culinaire et l’innovation plus loin.


Quel est votre plat le plus réputé ?
L’un de mes plats qui intrigue le plus et suscite le plus le débat autour de la table est ma version du kaleh pacheh, un plat traditionnel iranien réalisé à partir des pieds et de la tête d’un mouton. Conscient de la nature clivante de ce plat, j’ai repensé sa présentation pour défier les perceptions. Le plat revisité a surpris ceux qui le dégustaient pour la première fois, même les plus sceptiques, par ses saveurs délicieuses. 
Un autre plat notable de mon menu est celui qui met la cervelle de veau au centre. C’est un plat dont les saveurs et les textures originales ont fait de nombreux adeptes. 
Dans l’univers des desserts, mon restaurant attire celles et ceux à la recherche d’expériences sucrées uniques. Nos différents desserts ont eux aussi leurs fidèles !


Quel est le secret de votre réussite ?
La clé de ma réussite repose sur trois éléments essentiels : travail acharné, persévérance et objectifs ambitieux. Ces principes me guident en permanence, surtout pendant les périodes difficiles où je suis tenté de baisser les bras à cause de la fatigue et de la pression. 
En Iran, nous sommes confrontés à des difficultés qui peuvent sembler anodines dans d’autres pays. Mais en travaillant dur et en persévérant, je reste déterminé à surmonter ces obstacles et à viser l’excellence. 


Un conseil à transmettre à un futur étudiant qui veut travailler dans la gastronomie ?
Mon conseil aux futurs étudiants qui ambitionnent de travailler dans la gastronomie, c’est de commencer par travailler dans un restaurant dirigé par un chef formé, compétent et expérimenté. Au lieu de viser immédiatement des postes comme sous-chef en sortant de formation, commencez à un échelon inférieur dans un restaurant bien organisé qui suit un concept et un système clairs. 
C’est à ce niveau que vous obtiendrez de précieuses informations sur le fonctionnement d’une cuisine et sur les défis auxquels sont confrontés vos collègues. Cette expérience vous permettra, en tant que futur chef, de prendre des décisions éclairées et empathiques lorsque vous dirigerez une équipe. 
En outre, rappelez-vous que chef n’est pas le seul métier dans le monde de la restauration. Lors de stages ou d’expériences professionnelles, explorez différents postes au sein d’un restaurant pour comprendre quels domaines vous intéressent le plus. Faites des expériences et trouvez votre place dans le monde de la gastronomie, que ce soit dans en cuisine, en salle, en pâtisserie ou en gestion.

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