Du droit aux fourneaux : rencontre avec Tunji
Tunji Onisarotu, est le sous-chef du restaurant Le Comptoir des Fables à Paris. Sa passion pour la cuisine est née il y a 11 ans, alors qu'il était étudiant en droit au Nigeria. Curieux, il s'est intéressé au métier de chef, développant une activité de traiteur en parallèle de ses études. Il a alors compris que la cuisine faisait partie intégrante de lui. Partagé entre poursuivre son rêve de devenir chef et terminer ses études de droit, il a décidé de faire les deux : il obtient son diplôme, passe le barreau du Nigeria, puis se consacre pleinement à la cuisine en choisissant la France et Le Cordon Bleu Paris.
Quel est votre parcours professionnel ?Après Le Cordon Bleu, j'ai fait un stage au restaurant Matsuhisa à l’hôtel Le Royal Monceau, où le chef Hideki Endo m'a pris sous son aile. Mon premier poste de commis a été au restaurant La Perouse, sous la direction du chef Maxime Le Meur, une expérience formatrice. Pendant la pandémie, j'ai travaillé dans plusieurs restaurants éphémères, notamment Créatures Paris, où j'ai découvert la cuisine 100 % végétarienne. Après l'épidémie, j'ai rejoint le restaurant Forest, passant de commis à sous-chef junior. J'ai ensuite accepté un poste de Chef de Partie au Violon d’Ingres pour repousser mes limites, avant de devenir sous-chef au Comptoir des Fables aux côtés du chef Guillaume Dehecq.
Quel est votre meilleur souvenir à l'institut ?C’est le temps passé avec mes collègues, à apprendre les rouages du métier de chef. Et puis je repense à la réalisation d’une tête girafe en chocolat, une tâche minutieuse qui nous a pris 12h. Malgré l’ampleur du travail, j’ai appris à être calme et à faire à attention aux détails, parce que finalement ce sont eux qui font la différence.
Quelle est l'une des choses les plus importantes que vous ayez apprises pendant vos études à l'institut ?Lors d’une conversation avec un Chef Enseignant, sur le fait de créer de belles assiettes, il m’a donné un conseil que je n’oublierai jamais et que je garde encore à l’esprit aujourd’hui : la cuisine c’est d’abord le goût, le dressage vient en second plan. Jamais l’inverse.
Vous êtes sous-chef au restaurant Le Comptoir des Fables, en quoi consiste votre métier ?En tant que Sous-chef, je suis responsable de la cuisine, je collabore avec le chef pour la création des menus et je suis en charge de passer les commandes.
Que préférez-vous le plus dans votre métier ?Transmettre des émotions aux gens à travers la cuisine me donne envie de me lever tous les matins et de recommencer.
Quelle est votre phrase fétiche en cuisine ?« la vie d’artiste » Je sais que cette expression peut avoir plusieurs significations mais pour moi dans la cuisine ça fait référence aux sacrifices et à la rigueur dont nous faisons preuve, avec parfois très peu de gratification pour créer notre art qui est la cuisine
Un conseil pour un futur étudiant qui voudrait suivre vos traces ?Si vous êtes vraiment passionné par ce que vous faites, soyez humbles et ouverts à apprendre de tout le monde et prenez le temps de vous perfectionner. Ça prendra le temps que ça prendra, mais chaque instant compte.