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Rencontre avec Soyoun Park, Chef pâtissier

Chef Soyoun ParkFévrier 2018 - Soyoun Park, originaire de Corée est tombée amoureuse de la pâtisserie française il y a 13 ans lors d’un voyage en France. Elle a depuis décidé de se lancer dans l’enseignement en commençant à l’institut Le Cordon Bleu Thaïlande. En 2016 elle a intégré l’équipe des Chefs enseignants de Paris pour enseigner la pâtisserie.

Soyoun Park, chef de pâtisserie à l'institut Le Cordon Bleu Paris

Comment êtes-vous devenu Chef pâtissier ? D’où vous est venue votre passion ?

J’ai commencé la pâtisserie il y a 12 ans, en 2005. C'était lors de mon premier voyage en France, à Paris. Je suis tombée amoureuse de la pâtisserie française. Je suis restée 8 mois en France, j'ai voyagé dans pas mal de régions et ai découvert les produits du terroir. Enfin j’ai réalisé un atelier en cuisine à l’école Le Cordon Bleu Paris, une superbe expérience ! A l’époque je vivais à Séoul, j'étais danseuse professionnelle en danse classique. Mes parents n'étaient pas d'accord pour que je me lance dans la pâtisserie, ils ne pensaient pas que c'était une voie sérieuse.

Je connaissais déjà Le Cordon Bleu de réputation. Mon séjour en France a confirmé mon intérêt pour cette institution et lors d'un voyage j'ai découvert l'école de Thaïlande et j'ai choisi de m'inscrire à celle-ci. J'ai fait les deux diplômes en Cuisine et Pâtisserie à l’institut Le Cordon Bleu Thaïlande entre 2008 et 2009, je faisais partie de la première promotion de l'institut Le Cordon Bleu Thaïlande.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant Le Cordon Bleu ?

J'ai fini mes formations en 2009 et suis retournée en Corée travailler dans un groupe hôtelier. Fin 2009, un de mes chefs cuisinier est venu me chercher pour travailler avec lui à l’école Le Cordon Bleu Thaïlande et intégrer l'équipe de préparation.


Soyoun park, chef patissierJ'ai travaillé 3 ans à l'institut de Thaïlande que j'ai ensuite quitté pour ouvrir un salon de thé, j'y servais des pâtisseries françaises. J'ai fait ça pendant 2 ans, de 2012 à 2014. Cette expérience m’a véritablement permise de parfaire mes connaissances et techniques en pâtisserie.
Ensuite, en 2014, Chef Danniel m'a contactée pour venir travailler dans son équipe à l'institut Le Cordon Bleu Thaïlande. J’y suis donc retournée pour prendre une place de chef enseignante en pâtisserie. Finalement, en avril 2016, chef Danniel, qui avait pris la direction du département pâtisserie au nouvel institut Le Cordon Bleu Paris m'a proposé de venir travailler avec lui en tant que chef enseignante en pâtisserie, en France à Paris.


Pourquoi avez-vous choisi l'entreprenariat ?

Á ce moment je travaillais en cuisine mais c'est la pâtisserie qui me passionnait. J'ai donc décidé de provoquer la chance et de me lancer en ouvrant mon propre salon de thé.
J'avais 25 ans et je progressais seule sans personne pour m'apprendre, me guider. Il fallait créer le lieu, définir l'offre, etc. Pour parfaire mes techniques et connaissances je devais m’exercer d'autant plus, essayer et inventer sans cesse.
C'était beaucoup de pression de travailler seule et j'avais besoin d’évoluer, de confronter mon travail. J'ai donc accepté de retourner en entreprise, au sein d'une équipe de chefs.

Comment se déroule la journée d’un chef pâtissier ?

Je donne des cours de pratique aux étudiants en pâtisserie. Je fais aussi des ateliers en pâtisserie, des créations pour Le Café. Enfin je travaille sur des créations en laboratoire, ce sont de nouvelles recettes qui seront enseignées à l’école pendant le Diplôme de Pâtisserie.
Je suis assez passionnée, j'ai envie de faire plein de choses. Tout est différent et j'aime tout ce que je fais, chaque mission m'apporte quelque chose. Les créations en laboratoire ou pour Le Café m’apportent le travail manuel, l'occasion de continuer à pratiquer et apprendre moi-même.

Pourquoi avoir choisi d’enseigner ?

J'ai choisi d'enseigner parce que j'adore être au contact des gens.


On rencontre et transmets à des étudiants qui ont des personnalités uniques et qui viennent d'horizons différents.

J'aime partager mes connaissances et ma passion je trouve que c'est très intéressant de le faire à l’école Le Cordon Bleu car il y a des personnes issues de professions très différentes (docteurs, avocats, entrepreneurs...) et qui viennent du monde entier. Je suis moi-même concernée par cela, j’étais danseuse avant d'entamer cette carrière.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut devenir chef ? Quelles sont les qualités essentielles ?

Je dirais avant tout qu’il faut être passionné, c’est très important. Même si c'est un métier fatigant, si vous êtes suffisamment passionné vous y arriverez !

Chef enseignante Le Cordon Bleu Paris Soyoun Park

Il faut être bon communiquant et savoir travailler en équipe, c’est très important si on veut y arriver. Enfin, il faut aussi être très flexible et savoir s'adapter, il y a souvent des imprévus ou des soucis en cuisine, il faut pouvoir s'adapter rapidement et trouver des solutions efficaces.
Personnellement, je suis aussi autodidacte, je lis beaucoup, j'essaie, je fais des tentatives pour réaliser mes propres créations.

Quel est, selon vous, la place des femmes dans l'univers des chefs ?

C'est magnifique de voir des femmes réussir dans le monde des chefs. Je trouve que toutes les sensibilités émotionnelles ressortent dans l'assiette. Des femmes chefs comme Claire Heitzler, qui apporte à la pâtisserie sa féminité et son élégance ou encore Anne Sophie Pic sont de formidables exemples. Il faut imaginer tout le travail que cela a demandé pour en arriver là où elles sont maintenant. Cependant les femmes chefs ne sont pas encore assez reconnues et nombreuses dans le milieu.

Je pense que les choses évoluent et vont changer d'ici 10 ans car les jeunes générations comptent déjà plus de femmes chefs dans leurs rangs. Je vois déjà une différence significative entre ma génération (trentenaires) et la suivante (vingtenaires). Cela s'observe aussi à l'étranger.

Personnellement, quand je me suis lancée j'ai trouvé que c'était d'autant plus difficile d'être légitime et de réussir parce que j'étais une femme mais aussi parce que j'étais de la jeune génération et possédais peu d'expérience. J'ai mis toute ma volonté, mon courage et mon énergie à la réussite de mon projet.

Quels conseils donneriez-vous à une femme qui souhaite s'imposer en tant que chef ?

Je leur conseillerais de toujours garder le sourire, de bien faire leur travail, de le faire proprement. Je leur dirai aussi de rester forte, de ne jamais se montrer vulnérable ou se laisser submerger par leurs émotions.
C'est un métier ou la passion est indispensable, c'est ce qui m'a toujours fait tenir malgré les obstacles ! La passion est resté plus forte.

Souvenirs et préférences... Apprenez-en plus sur Chef Park

Premier souvenir en cuisine ? Le repas en famille pour le nouvel an. En Corée c'est une célébration importante ! Depuis mes 3 ans j'aide mes parents à faire des petites préparations pour cet évènement.

Odeur préférée en cuisine ? Le caramel ou le beurre noisette.

Dessert préféré ? Le Mont Blanc (meringue foncée, Chantilly et crème de marron)

Capitale de la gastronomie dans le monde ? Paris

Un Chef, s’il ne devait en rester qu’un ? Angelo Musa, j'adore ses créations, au niveau de l’équilibre des goûts, c'est parfait. J'aime aussi beaucoup Philippe Urraca.

Une table ou vous appréciez vous rendre ? J’aime les petits restaurants, j'ai été une fois dans un restaurant dans le sud de la France, en montage. Un souvenir sympa, il était tenu par un couple, récemment étoilé. Ils y cuisinaient des produits de montage, une cuisine très locale.

Cuisine française ou cuisine du monde ? Cuisine du monde avec les techniques françaises (ex : les parfums asiatiques comme le shizo peuvent être utilisés pour faire du pesto ou de la crème).

Une anecdote sur votre carrière ? Je n'arrête jamais d'apprendre et cela va continuer, même après 10 ans maintenant, j'apprends chaque jour ! C'est important de garder cet état d'esprit car cela me fait grandir de plus en plus chaque jour.

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