Septembre 2018 - Henry est franco-américain, originaire de New-York. Initié par son grand-père, il a toujours baigné dans la culture du bon goût et a décidé d’étudier la cuisine française. Entre 2014 et 2015 il vient étudier à l’école Le Cordon Bleu Paris et s’accorde des temps de poses entre ses différents certificats pour voyager se faire de l’expérience en cuisine. Il nous raconte son parcours…
Interview de Henry Elliman
Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre des études dans ce domaine ?
Au cours des voyages que j’ai faits dans de nombreux pays, j’ai beaucoup appris sur les cultures locales et les gens grâce à la cuisine.
Je me suis rendu compte que la cuisine était profondément ancrée pour les gens comme un langage, une forme d’art, un référentiel culturel, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, leurs caractéristiques physiques ou la religion qu’ils pratiquent. Nous nous asseyons tous autour d’une table pour manger, boire et discuter. Dans mon enfance, j’ai passé de nombreuses heures à table avec mon grand-père français, qui était un grand amateur de la gastronomie de son pays. Ainsi, pour comprendre les autres cultures et mieux m’approprier la mienne, j’ai décidé d’étudier la cuisine française au sein du célèbre institut Le Cordon Bleu à Paris.
Quel est le meilleur souvenir de votre aventure à l’institut Le Cordon Bleu Paris ?
C’était pendant mon Diplôme de Cuisine, juste avant notre examen final, alors que nous venions de finir d’expérimenter les recettes uniques que nos avions réalisées à partir d’un panier d’ingrédients. Nous nous sommes regroupés dans la cuisine, fatigués et inquiets. Notre Chef nous a adressé un discours d’encouragement pour nous rappeler les concepts clé de la cuisine :
Travailler avec passion et détermination, être organisés et efficaces, et prendre du plaisir.
Étudiants des quatre coins du monde, nous nous sommes tous regardés car ce discours nous avait inspirés et nous avions envie que tout le monde réussisse. Nous sommes restés en cuisine bien après la fin du cours et nous nous sommes entraidés pour peaufiner nos recettes.
Pouvez-vous nous dire deux mots de votre parcours professionnel ?
J’ai étudié l’anthropologie et les questions de santé publique à l’université. J’ai voyagé en Mongolie, au Togo, en Égypte, au Nicaragua, en Ouganda et dans de nombreux autres pays pour des organisations caritatives et j’en ai profité pour apprendre les techniques culinaires locales. Ma passion pour la cuisine m’a poussé à venir vivre à Paris pour étudier à l’institut Le Cordon Bleu. J’y ai aussi travaillé comme assistant des Chefs. Entre les cours, j’ai continué à voyager mais en prêtant une attention particulière à la cuisine cette fois. J’ai ouvert un restaurant éphémère à Calcutta, en Inde, avec un camarade de l’école Le Cordon Bleu, j’ai préparé un asador (barbecue) avec des gauchos au Chili et j’ai organisé des repas pour le Président d’Anguilla. Après Le Cordon Bleu, j’ai déménagé à New York pour travailler avec Médecins Sans Frontières et j’ai continué à préparer des dîners privés.
Quel conseil donneriez-vous aux futurs étudiants ?
Les compétences que vous avez acquises en cuisine peuvent s’appliquer à de nombreuses dimensions de la vie. Les Chefs Le Cordon Bleu m’ont enseigné le sens de l’organisation, la discipline et cela m’a aidé dans mon travail de logisticien avec Médecins Sans Frontières.
Où vivez-vous maintenant ? Pouvez-vous décrire votre nouvelle vie ?
Je travaille actuellement en périphérie de New York où j’organise des dîners privés et des supper clubs en étroite collaboration avec des agriculteurs et des producteurs locaux. Ma spécialité consiste à créer des ambiances originales pour les dîners en utilisant des ingrédients spéciaux et en choisissant des lieux inhabituels. Je travaille également pour Médecins Sans Frontières en tant que logisticien humanitaire. À l’heure où j’écris ces mots, je me prépare pour une mission au Soudan du Sud !
Quels sont vos projets d’avenir ?
Je continuerai à travailler avec Médecins Sans Frontières sur la logistique. J’espère pouvoir me rendre là où personne ne va pour apporter de l’aide médicale à ceux qui en ont le plus besoin. Mais je ne peux pas nier ma passion pour la cuisine. J’espère continuer à cuisiner, à intégrer les nouvelles techniques et les nouveaux ingrédients que je découvre au fil de mes voyages. Un jour, j’aimerais allier cuisine et engagement humanitaire, peut-être en travaillant sur la réduction du gaspillage alimentaire pour remédier aux problèmes d’alimentation des populations vulnérables.
